A l’ombre des marronniers, le fascisme qui vient

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nFlores Magon

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“Arme-toi et sois violent-e, magnifiquement violent-e, afin que tout explose… Arme-toi et combats le terrorisme, fous le feu, conspire, sabote… sois violent-e… naturellement violent-e, librement violent-e”
Mauricio Morales , combattant anarchiste mort en action le 22 mai 2009.

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De François Grob
Appelait-on les manifestants de Mai 68 également des « casseurs », terme utilisé jusqu’à l’écoeurement par les médias bourgeois actuels ? Ou tous les manifestants qui ont détruit des choses matérielles dans le cours historique, principalement pendant des mouvements révolutionnaires ? (Exemple de la prison de la Bastille en 1789 démolie par les révolutionnaires, euh faut-il les appeler plutôt les casseurs également ?)
Une citation que je viens de voir ce matin, avec laquelle je suis totalement en accord :

« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes (et de femmes) dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

Le MONDE SOUS SURVEILLANCE /
 
P92 Le problème, je vous l’ai dit, c’est que les gens ont besoin de la peur… Pourquoi croyez-vous qu’ils allument leurs écrans chaque soir ? Pour savoir à quoi ils ont échappé… La peur est rare, voyez-vous. La vraie peur, celle à laquelle on peut s’identifier, celle qui vous frôle au point de vous cuire la peau, celle qui entre dans la mémoire et y tourne en boucle jour et nuit. Et pourtant, cette denrée-là est vitale. Dans une société de liberté, c’est la seule chose qui fait tenir les gens ensemble. Sans menace, sans ennemi, sans peur, pourquoi obéir, pourquoi travailler, pourquoi accepter l’ordre des choses ? Croyez-moi, un bon ennemi est la clef d’une société équilibrée. Cet ennemi-là, nous ne l’avons plus…. Nous sommes victimes de notre succès, en un sens. La protection sociale a bien travaillé. Les églises, les mosquées, les synagogues, les sectes, les banlieues, les associations sont truffées d’indicateurs. Tout est donc sous contrôle. Le danger, nous l’avons repoussé à l’extérieur, dans les non-zones. Mais les non-zones sont isolées, morcelées, à ce point bombardées que toute force organisée y a été aussi cassée…. Si nous voulons de bons ennemis, ce sera à nous de susciter des vocations.
 

 

n Rappel
Edward Bernays, le père de la propagande :  »
Année: 2008
Durée: 26′ 26 »
Dans cet enregistrement en libre écoute, nous faisons connaissance avec Edward Bernays, un homme qui a profondément marqué le 20è siècle puisqu’il est l’inventeur des techniques de manipulation de l’opinion, déclinées en propagande, puis en relations publiques et en marketing.

L’inventeur de la propagande moderne est Edward Bernays – YouTube https://www.youtube.com/watch?v=Q8e8FJrVJPw

 

Une phrase qui rappelle celle de Noam Chomsky : « La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un Etat totalitaire ».

Malgré tout, la propagande est violente, elle aussi, car elle revient souvent à criminaliser les victimes, afin de faire oublier qui est le véritable bourreau. Les exemples sont légions, et il convient de ne pas les traiter à la légère, car ils sont d’une brutalité sans nom, et mènent à des conséquences désastreuses.

  • On incrimine le demandeur d’emploi, quand on ne parle jamais du patron voyou (coucou Gattaz et le MEDEF).
  • On criminalise la jeunesse, surtout celle qui est déjà marginalisée et ghettoïsée, mais on ne dit rien du délinquant en col blanc qui à coup de millions, détruit des dizaines ou des centaines de vies.
  • On envoie en prison le SDF pour un paquet de pâtes, mais pas le politicien qui a fraudé ou volé des millions (de nos poches). De la même façon, on envoie plus facilement en prison le chômeur que le travailleur (à délit équivalent).
  • On parle de la fraude au RSA, la goutte d’eau, mais on néglige les fraudes et les exils, ces vagues qui nous privent de moyens pour faciliter la vie de milliers de travailleurs, dans des secteurs aussi critiques que la santé ou l’éducation.
  • On débat sur des produits cancérigènes pendant des mois et des mois (ça brasse tellement) au lieu de les interdire directement, pendant que des centaines d’espèces disparaissent sous nos yeux
  • En regardant sur la gauche, on pointe du doigt l’immigré qui a fui la misère, la guerre, la persécution, la soif peut-être, et on l’accuse de tous les maux (économiques, encore), sans voir celui qui nous fait les poches sur la droite !
    etc.

source : Combattre les idées reçues de l’ultra-libéralisme dominant

L’Etat ment.

« Ce qui est une réalité de l’époque actuelle, en revanche, c’est la remilitarisation du maintien de l’ordre. Avec ses nouvelles armes, la police tire à nouveau dans la foule. L’état d’urgence permet à présent aux forces de l’ordre de garder leurs armes à feu en permanence, des manifestants sont très gravement mutilés voire tués, des peines de prison exorbitantes sont distribuées.

Ce qui est tout aussi réel, ce sont les attaques sans précédent du gouvernement Macron, avec une gouvernance ultra-libérale et violente qui ponctionne directement l’argent public pour le redistribuer aux riches, et qui met méthodiquement à sac l’intégralité des conquêtes sociales.

Ce qui est réel enfin, c’est la destruction généralisée de la nature et la catastrophe qui arrive, avec l’extinction des espèces, l’empoisonnement des mers et le bétonnage des terres.

Mais évidemment, le vrai danger semble venir de « l’ultra-gauche ». »

via Yannis Youlountas

Vous aussi vous vous demandez pourquoi les médias multiplient les sujets anxiogènes sur « la menace d’ultra-gauche » ?

 

ovembre 2017]

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Explications dans le dernier numéro du Canard Enchainé qui nous révèle que, finalement, la campagne est lancée directement par le sommet de l’État. Certains journalistes, éternels paillassons du pouvoir, relaient tout simplement ce que leur dictent l’Élysée et la hiérarchie policière. Macron a décidé, pour asseoir son début de mandat, de frapper vite et fort en opérant la plus grande attaque sociale depuis la Libération. Et vue l’extrême faiblesse du mouvement syndical et de l’opposition en général, il faut fabriquer un ennemi : « l’ultra-gauche ».

Ainsi, les différents groupes et collectifs qui luttent pour plus d’égalité, de partage des richesses, contre le racisme et les oppression sont décrits par le pouvoir comme des « pré-terroristes », et des « Antifas, Pro-palos, Black-Blocs, Anarcho-Autonomes » qui ont « le même fonctionnement que l’Etat Islamique ». Rassurant.

Prochain épisode : une grosse affaire médiatico-judiciaire montée de toute pièce contre des militants. Mise en scène et effets spéciaux fournis par le ministère de l’Intérieur.

[Source : Canard Enchainé du 8 novembre 2017]

 

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(merci @laparisiennelib !)

A l’ombre des marronniers, le fascisme qui vient

On sait que dans le jargon de la presse, le marronnier est un sujet qui revient périodiquement quand l’actualité est peu fournie et qu’il s’agit de remplir les colonnes d’un support papier (et de nos jours, plus encore, pixélisé). Le « retour du retour de l’ultra-gauche » pourrait être considéré simplement comme tel, habitués que nous sommes à son resurgissement annuel dans la prose des portes-paroles de la police détenteurs d’une carte de presse, en particulier quand tel service (en l’occurence celui de la DGSI qui s’occupe de l’extrême-gauche) craint des réductions de personnel ou d’autonomie, l’agitation médiatique étant censé obliger les politiques à prendre la « menace » au sérieux. Disons qu’actuellement, du Canard Enchaîné au bulletin municipal de Limoges, il y aurait comme une insistance qui nous ferait présager de grandes opérations médiatico-judiciaires qui auraient tiré des leçons de l’affaire de Tarnac, avec cette nuance inquiétante que désormais, entre les sociologues amis de la BAC, les « spécialistes » de l’antiterrorisme, les notables antizadistes, et les militants du Front national, il y aurait comme une sorte de front commun en formation… Quand on voit qu’au fond, entre le discours du Front et celui des sociologues et autres notables, il n’y a que des nuances, parler de petite musique d’un Dysneyland fasciste pour caractériser l’ensemble paraît de moins en moins exagéré.

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  • Globalia, Jean-Christophe Rufin, éd. Folio, 2005 (ISBN 2-07-0309018-5), Kate chez le sénateur, p. 290-291

C’est la grande sagesse du peuple, voyez-vous. Les gens ne se dérangent que pour les élections qui ont un sens.

  • Globalia, Jean-Christophe Rufin, éd. Folio, 2005 (ISBN 2-07-0309018-5), Kate chez le sénateur, p. 292

Xénophobie bussiness , La tentation de l’émeute