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Au Burkina Faso, une nouvelle « page triste » suite à l’attaque terroriste
Publié le 02/03/2018 – 13:07
Le ministre burkinabé de la Sécurité a indiqué un bilan de huit assaillants tués et de huit morts parmi les militaires burkinabés lors de l’attaque terroriste du vendredi 2 mars contre l’état-major des forces armées du pays et l’ambassade de France à Ouagadougou.
“Une attaque armée a visé l’ambassade de France au Burkina Faso et l’état-major général des armées”, rapportait le 2 mars le site Faso.net, décrivant une nouvelle scène d’angoisse :
Un vendredi, un jour comme les autres au centre-ville de Ouagadougou à cette heure, 10h. Et pourtant, c’est à cette heure, où l’animation est grande dans la capitale que les premières informations commencent à circuler. Fortes détonations, rafales et panique au sein de la population civile.
Dans la soirée de ce samedi 3 mars, le groupe djihadiste GSIM(Groupe de soutien à l’islam et aux musulmansà a revendiqué l’attentat de Ouagadougou, rapporte le site malien MaliActu qui cite l’agence mauritanienne privée Al Akhbar.
Le groupe GSIM dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly (ex-Ansar Eddine) avait revendiqué voici quelques jours, le 23 février, l’attaque dans le nord du Mali qui a causé la mort à deux militaires français de l’opération Barkhane. Le GSIM est issu de la fusion entre divers groupes djihadistes au Sahel.
Le ministre burkinabé de la Sécurité, Clément Sawadogo a fait une déclaration reprise par le Faso
“Les assaillants ont attaqué l’état-major de l’armée avec un véhicule bourré d’explosifs” rapporte le site, “et attaqué l’ambassade de France de façon simultanée.”
Inquiétude à Ouagadougou au lendemain des attaques : « les assaillants n’ont peur de rien »
L’état-major général de l’armée et l’ambassade de France au Burkina Faso ont été attaqués, vendredi, par « un groupe agissant de manière coordonnée ».
Si le G5 Sahel est bien la cible de ces assauts, pourquoi attaquer le Burkina Faso en particulier ? « C’est le ventre mou de la sous-région, estime une source diplomatique. Les assaillants n’auraient pas pu mener une telle attaque à Niamey [capitale du Niger] ou Bamako [capitale du Mali] car ces villessont plus sécurisées. »
Au Burkina Faso, cette double attaque simultanée marque une rupture, en raison de sa préparation minutieuse, de son mode opératoire et des cibles ultrasécurisées qu’elle visait. « Jusqu’à aujourd’hui, les attaques qui ont eu lieu dans le pays étaient plutôt amatrices. Cette évolution est très inquiétante, poursuit notre source. Cela montre que les assaillants n’ont peur de rien. »
La capitale burkinabé a déjà souffert récemment d’attentats terroristes, comme celui du 15 janvier 2016, où plusieurs établissements du centre-ville fréquentés par des étrangers, dont l’hôtel Splendid,avaient été attaqués par des djihadistes, faisant une trentaine de morts. L’attaque avait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique.
Le 13 août 2017, un commando djihadiste avait opéré dans un café au coeur de l’avenue principale Kwame-Nkrumah de Ouagadougou, faisant 19 victimes et une dizaine de blessés.
Il faudra maintenant inscrire le 2 mars 2018 dans les pages tristes de la capitale et du Burkina Faso”, s’alarme le Faso.
Un cran au-dessus dans la menace
Le ministre Clément Sawadogo a indiqué que ce vendredi 2 mars devait se tenir dans les locaux de l’état-major une réunion sur le G5-Sahel, la force militaire conjointe contre le terrorisme, en cours de création, qui regroupe le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, avec le concours notamment de l’Union européenne et des États-Unis.
Quel que soit le prétexte, cette attaque est “bien supérieure à ce à quoi [les autorités] pouvaient s’attendre, note un journaliste de la BBC Afrique, qui rapporte que des rumeurs d’attentat circulaient “depuis quelque temps” dans la capitale burkinabé. “Il s’agit de frappes sur des quartiers militaires, au coeur du dispositif de sécurité du Burkina Faso”, et contre l’ambassade de France, “en principe, l’un des endroits les plus sûrs de la capitale.”
Le Faso souligne lui aussi le caractère hautement symbolique des institutions visées, et y voit “un message on ne peut plus clair” des djihadistes :
Après la déclaration de guerre faite au Burkina depuis 2016, à travers différentes attaques des positions des Forces de défense et de sécurité au Sahel notamment, et celles de Ouagadouou, celle du 2 mars sonne comme un affront.”
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Ce double attentat survient tandis que se déploie la force du G5 Sahel associant cinq pays de la région (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie, Tchad), soutenus en particulier par Emmanuel Macron, en complément de l’opération française « Barkhane ». « La montée en puissance du G5 Sahel perturbe les terroristes (…). Cette attaque correspond à des représailles de la part des groupes armés à la suite des pertes qu’ils ont subies sur le front », explique le colonel Diasso. D’après nos informations, les groupes djihadistes ont reçu la consigne d’« empêcher le déploiement des forces du G5 à tout prix ».
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Si le G5 Sahel est bien la cible de ces assauts, pourquoi attaquer le Burkina Faso en particulier ? « C’est le ventre mou de la sous-région, estime une source diplomatique. Les assaillants n’auraient pas pu mener une telle attaque à Niamey [capitale du Niger] ou Bamako [capitale du Mali] car ces villessont plus sécurisées. »
Jusqu’à l’attentat du 15 janvier 2016 contre le café-restaurant Le Cappuccino, à Ouagadougou, le Burkina Faso considérait le terrorisme comme un phénomène étranger, frappant ses voisins mais épargnant sa population. Depuis cette date, le terrorisme a passé la frontière. Au fil des mois, les attaques se font faites plus fréquentes, plus sophistiquées et le nombre de morts toujours plus important. En octobre 2017, le gouvernement avait dressé un bilan de 80 attaques terroristes ayant tué 133 personnes depuis 2015. L’attentat du 2 mars vient encore alourdir ce chiffrage dans un pays qui semble avoir rejoint ses voisins maliens et nigériens au cœur de la poudrière sahélienne.
Is the military campaign in the Sahel region working? | Inside Story …
Presenter: Hashem Ahelbarra
Guests:
Marie-Roger Biloa – Editor, Africa International
Adama Gaye – ex-Director of Information, The Economic Community of West African States or ECOWAS
Martin Ewi – Senior Researcher, The Institute for Security Studies
Source: Al Jazeera News : Burkina Faso attack: Is Sahel military campaign working? | Africa | Al …, Burkina Faso attack: Is Sahel military campaign working?
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